La-hijra-des-meunier

Carnet de voyage


Le blog "la hijra des Meunier" mue, pour se transformer en "Muslim On The Road".

 

 

Salem Aleykoum chers frères et soeurs,

nous avons le plaisir de partager avec vous notre nouveau site:  Muslim On The Road.

Qu'est ce que c'est?

 

"Muslim On The Road", c'est un site dédié aux voyageurs musulmans, avec toutes les infos nécessaires quant à la logistique et des infos concernant notre pratique lorsque nous voyageons dans le monde: les mosquées, le halal, les quartiers musulmans...

 

 

Nous avons constitué une équipe de "Roadeurs" qui vous feront partager leurs expériences.

 

Nous avons ajouté à cela, un onglet sur la Hijra et l'Expatriation, avec des témoignages de différentes personnes installées partout sur notre planète, à travers des articles, vidéos, podcast...

 

Car notre témoignage ne doit pas être le seul.

 

Nous invitons aussi les gens, donc vous, à partager avec nous leurs aventures. Devenez vous aussi des "Muslim On The Road".

 

Alors on vous attend ICI sur notre nouveau site.

 

 

A très vite chère communauté sur "Muslim On The Road".

 

 

 


04/05/2016
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Carnet de voyage

Articles des pays qui nous intéressaient pour une installation:

 

Résiliation de notre bail

Derniers cartons

Nous quittons notre appartement

J-3

Top départ

Istanbul "La sublime"

Dubai ou la tentation de la démesure

La malaisie...la deception.

Ecotourisme en Malaisie, la suite

Ramadan au Canada

Tanger: la surprise...

L'installation première partie

Installation partie 2


13/01/2016
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Installation partie 2

Je commence à réseauter dans mon domaine. La différence de pays et culture dans nos métiers respectifs se fait sentir. Pour moi c’est plus simple, pour lui plus compliqué, alors que c’était l’inverse en France.

 

Au bout de 3 mois je commence à bosser quelques heures en donnant des cours. Philippe décroche par-ci par-là des missions, mais rien de bien concluent. Philippe n’aime pas du tout réseauter. J’essaie de lui faire comprendre l’importance des relations et des contacts, mais son tempérament n’est pas à l’aise avec ce genre de pratique ou le lien social est indispensable. Il ne s’agit pas d’amis, ni de faire croire que l’on cherche des amis, mais aborder les gens dans une approche totalement professionnel ; nous le faisons tous, et nous en avons tous besoin, alors quel mal il y a, a créer des relations d’intérêts, tant que c’est bien défini ?

Cela est encore plus important dans une ville où nous ne connaissons personnes. Connaître les différents milieux, les leaders dans nos domaines, créer des contacts, que les gens apprennent que nous existons, que nous sommes là, surtout si l’on veut créer une entreprise et avoir des clients. Agir bénévolement dans divers assoc. aide également, ou un groupe comme les expats (mais ce dernier reste extrêmes dégelas faut le savoir), ect…

 

Nous cernons mieux la ville, ses lieux privilégiés, commençons a avoir une vie sociale, travaillons. Pour nous c’est le bonheur, mais nous ne somme pas encore totalement établis. Il faut que l’un de nous soit stable financièrement pour sentir réellement que nous avons réussi notre hijra.

 

Ramadan commence dans quelques jours. C’est notre premier ramadan dans un pays arabe et a majorité musulmane pour tout les deux. Nous sommes épuisés et pas remis, du déménagement/voyage/installation/accouchement.

 

Je travail en même temps, aussi je ne le savoure pas autant que si je m’y consacrais exclusivement. En faite nous travaillons beaucoup. Nous sommes en plus sur le projet de « Muslim on the road », la suite de « la hijra des meunier » et la construction du site, la formation que nous suivons de notre ami et voisin Said Amzil (WMA) nous prend tout le reste de notre temps. Tout ça sans compter ma choupinette qui grandie si vite et demande beaucoup d'attention, comme tout bébé. J’ai de la chance d’être aidé par Philippe qui prend son rôle de père très au sérieux.

 

La vague de chaleur ayant inondé l’Europe, s’abat également sur Tanger. De mémoire de beaucoup, c’est la plus chaude qu’ils aient connu. Le vent apporte néanmoins un peu de fraicheur au soleil harassant.

Les étales sont pleines. Peu avant le ramadan, on s’entait l’effervescence qui touchait les habitants. Les odeurs de gâteaux parfumés à la fleure d’orangé inondent la ville. Des briques, et des minis sandwichs fourrés fond leur apparition.

La veille du ramadan en sortant du travail, j’entends les commerçants hurler à la foule que le ramandan commence le lendemain. Quelle excitation. Voilà une année passée. A la presque même période, nous étions au Canada. Que de changement en si peu de temps.

 

Le mois s’écoule chaudement au son du Coran qui résonne dans toute la ville à longueur de journée, surtout le soir et une bonne partie de la nuit. Cela donne une ambiance si incroyable, d‘apaisement et de communion. Nous souffrons, sommes satisfait et nous nous transcendons ensemble. Le mois se fini en compagnie de ma mère qui nous a rejoint pour l’occasion et nous revoilà repartie pour une nouvelle année, a construire notre future. Philippe a fini par trouver un vrai travail dans son domaine et moi j’ai intégré un groupe d’artistes dans un lieu underground de la ville.

 

C’est le mois d’aout, nos amis et notre famille viennent nous rendre visite et après des mois sans eux, c’est un plaisir de les revoir. Je sens le manque de mouvement. J’ai des envies d’évasion. Mais pas envie de rentrer en France.

Au bout de 3 mois d’affiler ici, Paris m’avait manqué, surtout notre mode de vie, nos habitudes, la ville, mais pas les parisiens, pas la France. Là c’est autre chose. J’ai envie de reprendre la route, mais impossible. Nous avons des priorités et entre autre faire entrer de l’argent.

Voila un an que nous sommes la. Il nous aura fallu un an pour prendre nos repères, nous installer et trouver du travail.

 

Nous voila à la fin du récit de notre installation. Comme je l'ai cité plus haut, la "Hijra des meunier" évolue en "Muslim On The Road". Nous consacrerons un onglet pour ceux qui souhaitent faire une hijra ou expatriation, avec témoignages/interviews/conseils. Nous y incorporeront quelques articles ici postés. Nous enverrons à tous ceux qui sont inscris à la news letter, le nouveau lien.

Nous espérons, pour tous ceux qui nous ont suivis, vous avoir apportez à travers notre témoignage, des infos, de l'espoir, un moteur ou juste un échange fraternel. 

 

Merci à vous, merci pour votre soutien, vos encouragements, merci pour vos invocations, votre fraternité. Cet aventure n'aurait pas été possible sans nos amis et familles qui nous ont également soutenus et parfois aidés, en nous faisant rencontrer d'autres personnes, en nous secourant dans certaines situations difficiles.

Merci à ma mère avant tout, Naziha, la Famille Belalia, Imen (la famille Alaoui), Warda, Aoutef, Achrafe, Fairouze et Sabrina Merazga, la famille Maat, Charles Ingalls, Hakima, Les Amzil, et tous ceux qui nous ont hébergés, accueillis chez eux. Merci à vous tous, qu'Allah vous récompense.

Nous ne disparaitrons pas, nous continuerons à vous donnez de temps en temps de nos nouvelles (à travers Muslim on the road) chaque année, pour que vous puissiez voir ou nous en sommes.

 

On vous souhaite plein de bonheur, de paix, de santé. Qu'Allah nous facilite et nous pardonne nos fautes, ici et dans l'haut delà. 

Salem chère communauté.

 

 


14/10/2015
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L'installation première partie

Le départ est enfin arrivé. Apres avoir effectué les derniers achats, refait des cartons, envoyés ceux-ci via transporteur sur les Mureaux, nous chargeons enfin la voiture. Nous n’avons gardé que ce qui était fragile, qui avait de la valeurs ou dont nous aurions immédiatement besoin. Une valise de quelques vêtements, des couvertures et un peu de vaisselle.

Nous ressemblons et nous n’en sommes pas peut fiers, à des manouches, ou plutôt à des vrais bledards. Nous sommes si fatigué, mais si heureux. Ma mère pleure et je ne peux retenir moi même des larmes. J’imagine tout ce qu’elle ne me dit pas, la peur, l’appréhension, la séparation, la tristesse de cet exile en contre sens… Je lis dans ses yeux cette douleur en plus de celle de se retrouver seule et je ne peux m’empêcher de lui répéter pour la énième fois de venir nous rejoindre.

Elle me sourit, me fait oui de la tête, mais je sais.

Nous nous seront fort en larmes et elle nous fait mille et une invocations pour la route.

Nous voilà partis…

 

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Nous mettrons trois jours à traverser la France, l’Espagne pour arriver à Tanger. La route est longue et la voiture à quelques soucis. Sans compter qu’elle est extrêmement chargée et ma condition nécessite beaucoup de pause. Nous nous arrêterons à Bordeaux chez un amie, qui nous recevra comme des princes et nous permettra de mettre la voiture en sécurité pour la nuit. En Espagne nous choisissons un hôtel avec parking surveillé, mais nous ne sommes pas rassuré quand même. Toute notre vie est dans cette voiture.

Il n’y a personne à Tarifa, la traversé est rapide et nous voilà enfin chez nous…

 

Les douanes ne nous prennent pas la tête. Ils ouvrent juste un carton, de notre bazar. Tout ce qui est neuf est en dessous. Nous savons que nous avons le droit à UNE entrée avec toutes nos affaires, dont des affaires encore empaquetés, mais par la suite c’est 20% de taxe sur des produits neufs, afin de faire profiter le pays évidement. Mais on préfère ne pas tenter le diable. On nous demandera néanmoins si c’est pour une installation. On répond par l’affirmatif et on nous souhaite la bienvenu.

On sourit.

 

Nous prenons possession de notre appartement sans même signer quoi que ce soit. Le gardien nous attendait. Nous signerons le lendemain, sans aucun problème administratif et en moins d'une heure. C’est notre premier étonnement. Nous avons tant entendu sur l’administration au Maroc. Pour l’électricité et l’eau idem. En moins d’une heure également, c’est réglé.

Nous emménageons dans notre appartement. Ici on fait dans le familial, rien à voir avec notre cage à poule de Paris. C’est déstabilisant. On nous dit que le plus difficile sera de passer l’hiver ici. Nous sommes en octobre et il fait encore chaud. Le soleil toujours de sorti fait monter les températures à 20 degrés. Le matin elles ne descendent pas en dessous de 15. On se demande si cela durera tout l’hiver.

 

La seule galère qu’on aura sera d’installer internet. Depuis peu, les étrangers ne peuvent plus prendre d’abonnement, car beaucoup quittent le pays en laissant de grosses factures, après  plusieurs semaines d’aller-retour chez Inwi et Maroc Télécom, Philippe pense a leur proposer de payer une année d’abonnement à l’avance pour les rassurer… et ça marche.

 

Nous mettrons 3 mois à nous installer totalement, entre l’achat des meubles, la fabrication de certains que nous dessinerons nous même et les menus travaux. Le défaut de cette ville, il fallait bien qu’il y en ai un : il n’y a pas de choix de meubles. Pour moi ancienne décoratrice, il n’y en a pas tout court ! Le Maroc à un savoir faire artisanal hors du commun, mais quant il s’agit de faire dans le style occidentale, on est de suite plongé dans du conforma bling bling. Du coup on improvise, recup, chinage dans les puces locales, fabrication sur-mesure. On est pas à Casa ou Marrakech, mais le pire reste les prix hallucinants, neuf ou d’occas.

 

Faire ramener ces meubles reste la meilleur solution au final. Nous avions tout vendu et liquidé en lâchant notre appartement. Mais nos affaires personnelles avec un transporteur (qui fait aux Kg), nous est revenu au total 900 euros, alors qu’avec un transporteur perso en camion, le déplacement revient à 1500 euros. Quant on a des meubles c’est plus avantageux. Ikea, bien que je n’en suis pas fan, n’existe pas encore au Maroc. Son ouverture vers casa ne se fera qu’en 2016. La taxe pour l’importation de meubles neufs est énorme pour effectuer ses achats juste en face en Espagne. Mais certains le font quand même avec les frais de férie à 400 euro l’allez/retour.

Philippe commence ses recherches d’emploie, essaye de comprendre les codes et comment ça fonctionne pour lui dans son domaine.

 

Je suis à la fin de ma grossesse, et je n’arrive plus à marcher, pire encore qu'au début. Le déménagement, l’installation ont fait descendre le bébé qui s’est retourné, prêt à sortir. J’ai interdiction d’en faire plus. Mais c’est difficile car nous ne sommes que tous les deux.

Nous avons trouvé un super médecin généraliste (sur indication d'MRE installés depuis peu) qui me fait mon suivi de grossesse. Sur les conseils de mes amies marocaines, nous décidons d’accoucher en France. Les histoires d’antécédents avec le service hospitalier des uns et des autres, on eu raison de ma super motivation à accoucher ici. Je le regretterais car je rencontrerais plusieurs femmes, qui auront accouchés là, et qui me diront totalement l’inverse. MRE, expat, marocaines.

 

Au bout de 3 mois, nous voilà rentré en France. Je donne naissance à une superbe petite fille (normal c’est moi qui écris l’article). Le temps de faire son passeport et sa pièce d’identité, pour pouvoir sortir, nous voilà coincés encore 3 semaines.

C’est là que survient l’affaire des attentats du 7 Janvier contre charlie hebdo. La France se retourne et ses musulmans avec. Encore une affaire, encore des débats, encore ce climat dégelas qui nous a poussé à partir. On est dégouté. Pourquoi sommes nous revenu? Mes amis commencent eux aussi à envisager de partir et notre exemple les motive. Même les pires difficultés pour accoucher au Maroc, ne valent pas ce retour.

 

Heureusement le second départ arrive enfin. Nous sommes soulagés de rentrer chez nous. Tanger m’a manqué. J’avais une appréhension pour la petite de prendre l’avion si tôt, surtout pour ses oreilles. Sur les forums on conseil de donner au décollage un biberon pour que l’effet de succion, annule la pression des oreilles. Nous sommes chargés comme des mulets : poussette, cosy, multiples sacs. Nous prenons Royal air Maroc, contrairement aux autres fois (Rayan Air) pour avoir plus de place et surtout plus de Kg. Royal air Maroc autorise pour un BB d’avoir la poussette et le cosy gratuit en soute, ce qui n'est pas négligeable. On peut garder la poussette jusqu'à l’embarcation et on la récupère sitôt sorti.

 

Nous revoilà chez nous, autre ambiance, autre climat. Soleil, ciel bleu et sourire des marocains pour accueil.

Nous mettons beaucoup de temps pour trouver un rythme de croisière. Mais cette fois ci c’est bon, nous sommes là pour un bon bout de temps. Les choses ne font que commencer pour nous…


01/09/2015
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Tanger: la surprise...

Apres un mois passé en France ou j’ai pu me requinquer une peu, faire un checkup santé et mon premier examen de grossesse, nous voici reparti cette fois ci pour le Maroc, notre dernière destination. Tanger plus précisément. Si il y avait une ville qui m’a le plus plu des le début dans ce pays que je connais bien, et dans lequel je me voyais bien installer, c’était Tanger. Mais je devais la faire découvrir à Philippe et voir si l’alchimie prenait pour lui aussi.

Nous étions partis ensemble à Fès au début de notre mariage, et au-delà de la beauté de la ville, l’atmosphère ne nous a pas plus. Il n’était donc pas chaud pour le Maroc.  Jusqu’ici Londres pour nous deux et Istanbul pour moi était dans la course. Mais pour Philippe, la Turquie avait un énorme inconvenant : la langue. Pour moi aussi d’ailleurs, mais j’étais prête à tenter le coup. La magie d’Istanbul avait agi  sur moi. Et les turques m'ont littéralement séduite.

Nous partons donc pour deux semaines dans la ville blanche. Pour moi, c’est mon 5 ème séjours au Maroc. Nous descendons dans une hôtel formule un,  dans la partie moderne de la ville, en face de la corniche.

 

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Dès le premier soir Philippe me confie ne pas aimer l’endroit. Je lui précise qu’il n’a pas encore vu la ville et que pour appréhender  Tanger, c’est dans son centre, au cœur qu’il faut aller.  Le lendemain nous partons donc au port, et dans « la middle » ville. Nous arpentons les ruelles sinueuses et tout en relief.  Ça monte, ça descend… Sur ces hauteurs nous apercevons par endroit la mer et le port. La vue y est magnifique.

 

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Tanger m’a toujours fait penser à Alger, mais en mieux. Plus petite, moins stressante. Il fait encore très beau, alors que nous sommes qu'en septembre. Le vent souffle fort et attenu un peu la violence du soleil. Il parait que le vent rend fou les tangérois, car il souffle tout le temps. Tanger a beaucoup changé depuis mon dernier passage il y a 4 ans. La ville moderne s’est étendue et des immeubles ont fleuries partout. Il y a même des Molls en construction en face de la nouvelle gare et du vieux port.

Des chantiers en veux-tu en voilà. Les ports Tanger Med 1 et 2, pour la marchandise ainsi que les ferries et la reconstruction du vieux port pour accueillir des bateaux de plaisance ont complètement bouleversés la région. Tanger se modernise et souhaite faire venir une jetset autant occidental qu’Africaine. Nous ressentons les effets immédiats de ces changements, dans les prix qui ont considérablement  augmentés, mais aussi dans l’explosion de la pauvreté. Il y a 25 ans de ça, lors de ma venue pour la première fois au Maroc, la mendicité était ce qui m’avait le plus frappé. Des années plus tard elle ne se voyait plus, le roi ayant agi pour éradiquer sa "visibilité", plus que sa cause.

 

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Aujourd’hui c’est de nouveau l’explosion. Entre les enfants, les toxicos et les personnes âgés, il y a en plus les africains clandestins, en attente du fameux passage et se retrouvent bloqués ici avec comme seul alternative, la mendicité. Certains avec qui nous prenons le temps de parler, nous disent ne pas trouver de travail car les marocains refusent de les employer. On a beaucoup de peine évidemment, car nous savons combien les arabes sont racistes envers leurs frères africains. 

Nous voyons dans certains endroits malgré tout, des employés africains, et j'assiste parfois à la générosité des marocains face aux mendiants. Nous observons un vrai manège qui se joue, ou certaines femmes se couvrent d’un hijab et avec des bébés. Elles font la manche, près des feux ou à l’entrée des boulangeries. Cela me fait penser aux Roms en Europe. Je vois même un jour une femme marcher avec un homme qui porte un bébé, celle-ci est voilé et leurs vêtements a attiré mon attention. Je les retrouve plus loin, mais cette fois ci la femme est seule. Elle porte l’enfant et est assise par terre dans une rue très  fréquenté, lieu stratégique, en train de mendier.

Et je me demande s’il n’y a pas un trafique la dessous d’exploitation de femmes et d’enfants. Evidemment rien n’est blanc ou noir. Il y a comme partout des abus de tout coté. Mais on voit quand même des gens dormir dehors et faire les poubelles (je ne parle pas des chiffonniers).

A un moment au centre-ville, il y a un homme qui nous demande à manger. De la nourriture et non de l’argent. Evidement encore, cela nous touche. Il nous demande si l’on veut bien lui acheter quelque chose dans un magasin à côté. On y va et nous lui prenons des trucs. Il demande des gâteux et là je fonce les sourcils. Je lui dis que ce n’est pas de la vrai nourriture et il me parle de ses enfants, ou des enfants de sa sœur, bref je sais plus et ma méfiance s’atténue 30 secondes. Mais on ressort avec une impression étrange quand même.

Le phénomène se reproduit deux fois. La seconde fois, un autre homme nous amène dans un « hanoute » et prend pour presque 10 euros de produits. Evidement je ne me retrouve devant le fait accompli qu’en face du vendeur, les prix n’étant pas affiché. On ressort énervé. Là, nous comprenons que nous nous sommes fait avoir comme des bleus.

La troisième fois, c’est le même que la première fois, il ne nous a pas reconnu évidemment et on l’envoie baladé. On comprend que ce sont des toxicos. Ils se reconnaissent facilement en vrai, mais nous n’avions pas fait attention, n’étant pas sur nos gardes et surtout n’observant pas beaucoup. Les vrais mendiants se reconnaissent à leurs vêtements et leurs conditions générales. On comprend qu’il doit y avoir un trafic de revente de produit ou un truc comme ça. On nous le confirmera plus tard. En tout cas ils gagnent plus de cette façon qu'en prenant quelques dirhams. On se dit qu’on ne donnerait plus qu’aux femmes et personnes âgés.

 

Malgré ça je sens que Philippe commence à être sous le charme. J’attends la deuxième semaine pour le lui demander franchement. Et il l’est. Nous passons alors en revu les pays aimés, ceux que nous avons sélectionnés, notre top 3, et de mettre les pour et les contres face à face.

  • Londres : c’est cher, proche, on y parle anglais (qu’on ne maitrise pas), c’est facile de s’y installer, on adore la culture et la ville mais c’est encore l’Europe. Le boulot on peut trouver, mais faut l’anglais professionnel.  Le racisme et l’islamophobie y sont quand même présent même si ce n’est pas la France, la bouf mitch mitch et surtout le temps n’est pas toujours au beau fixe. Mais on est en accord tous les deux sur ce choix.
  • La Turquie pour moi : Philippe bloque sur la langue, donc la langue, c’est plus difficile de s’y installer, on peut trouver du boulot pas forcement dans notre domaine (on nous avait fait une proposition lors de notre voyage), la ville et la culture au top, on peut y vivre sa religion sans problème, la bouf bonne, par contre c'est cher, c’est un peu plus loin que Londres et le climat ressemble a celui de la France.
  • Thaïlande pour lui : c’est loin, c’est très difficile de s’y installer, le climat top, la bouf top, une grande majorité de musulmans y vivent en paix, mais la culture asiatique ne m’attire pas plus que ça.
  • Maroc : on est ok tous  les deux, c’est proche, on y parle français, climat top, bouf top, on peut trouver du travail, pas de problème en ce qui concerne la religion et la ville et la culture top, même si au niveau culture ce n’est pas l’occident (je parle d’événements culturels et non de la culture en elle-même évidement).

                   

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Il me dit qu’il se voit bien ici et que la ville n’a rien à voir avec Fès, ce que je lui avais dit.

Alors c’est bon, notre choix est fait.

Tanger sera notre nouvelle maison et le Maroc notre nouveau pays. Chez nous c’est comme ça, on décide et hop directe on fonce.

Nous n’avons fait aucuns  lieux touristiques, pas même le vieille médina, mais vu tous les lieux, quartiers ou nous pourrions vivre et que nous fréquenterions si nous y vivons. Nous prenons les taxis, mais aussi les bus, mangeons dans des bouis bouis...

 

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Nous rencontrons un expatrier installé à Tanger depuis un an, d’origine marocaine, qu’une amie nous recommande. Il nous parlera de sa nouvelle vie ici, de son installation et surtout de tous les bons plans. Une vraie mine d’information. L’entraide c’est si important. Nous appelons une agence qui nous dira de revenir au moment où nous voulons nous installer, car les locations se font dans un délai de deux semaines grand maximum. Au-delà, les propriétaires apparemment ne vous prennent pas au sérieux.

Aussi nous appelons un agent que notre contact nous avait refilé, qui nous donne RDV dès le lendemain pour visiter un appartement. Nous en visiterons deux. Nous précisons que nous ne pourrons être la que vers fin octobre, le temps de tout régler. Il nous dit qu’il ne devrait pas y avoir de problème, qu’il en parlera au propriétaire. Il n’y aura qu’a laissé une garantie d’un loyer pour être sur que nous revenons et surtout qu’il ne rate pas d’autres occasions pour rien. Deux, trois signatures, photocopies de documents et nous voilà locataires au Maroc. On est déstabilisé...C'est pas la France!

Nous n’aurions pas pensé que cela fut si simple et si rapide. Notre salat Itikhara (prière de consultation) nous à ramener là, à Tanger...

Nous rentrons heureux d’avoir enfin trouvé notre nouveau nid, et surtout nous rentrons préparer notre départ.

                     

 

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La nature qui nous entour...


07/05/2015
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