La-hijra-des-meunier

Installation partie 2

Je commence à réseauter dans mon domaine. La différence de pays et culture dans nos métiers respectifs se fait sentir. Pour moi c’est plus simple, pour lui plus compliqué, alors que c’était l’inverse en France.

 

Au bout de 3 mois je commence à bosser quelques heures en donnant des cours. Philippe décroche par-ci par-là des missions, mais rien de bien concluent. Philippe n’aime pas du tout réseauter. J’essaie de lui faire comprendre l’importance des relations et des contacts, mais son tempérament n’est pas à l’aise avec ce genre de pratique ou le lien social est indispensable. Il ne s’agit pas d’amis, ni de faire croire que l’on cherche des amis, mais aborder les gens dans une approche totalement professionnel ; nous le faisons tous, et nous en avons tous besoin, alors quel mal il y a, a créer des relations d’intérêts, tant que c’est bien défini ?

Cela est encore plus important dans une ville où nous ne connaissons personnes. Connaître les différents milieux, les leaders dans nos domaines, créer des contacts, que les gens apprennent que nous existons, que nous sommes là, surtout si l’on veut créer une entreprise et avoir des clients. Agir bénévolement dans divers assoc. aide également, ou un groupe comme les expats (mais ce dernier reste extrêmes dégelas faut le savoir), ect…

 

Nous cernons mieux la ville, ses lieux privilégiés, commençons a avoir une vie sociale, travaillons. Pour nous c’est le bonheur, mais nous ne somme pas encore totalement établis. Il faut que l’un de nous soit stable financièrement pour sentir réellement que nous avons réussi notre hijra.

 

Ramadan commence dans quelques jours. C’est notre premier ramadan dans un pays arabe et a majorité musulmane pour tout les deux. Nous sommes épuisés et pas remis, du déménagement/voyage/installation/accouchement.

 

Je travail en même temps, aussi je ne le savoure pas autant que si je m’y consacrais exclusivement. En faite nous travaillons beaucoup. Nous sommes en plus sur le projet de « Muslim on the road », la suite de « la hijra des meunier » et la construction du site, la formation que nous suivons de notre ami et voisin Said Amzil (WMA) nous prend tout le reste de notre temps. Tout ça sans compter ma choupinette qui grandie si vite et demande beaucoup d'attention, comme tout bébé. J’ai de la chance d’être aidé par Philippe qui prend son rôle de père très au sérieux.

 

La vague de chaleur ayant inondé l’Europe, s’abat également sur Tanger. De mémoire de beaucoup, c’est la plus chaude qu’ils aient connu. Le vent apporte néanmoins un peu de fraicheur au soleil harassant.

Les étales sont pleines. Peu avant le ramadan, on s’entait l’effervescence qui touchait les habitants. Les odeurs de gâteaux parfumés à la fleure d’orangé inondent la ville. Des briques, et des minis sandwichs fourrés fond leur apparition.

La veille du ramadan en sortant du travail, j’entends les commerçants hurler à la foule que le ramandan commence le lendemain. Quelle excitation. Voilà une année passée. A la presque même période, nous étions au Canada. Que de changement en si peu de temps.

 

Le mois s’écoule chaudement au son du Coran qui résonne dans toute la ville à longueur de journée, surtout le soir et une bonne partie de la nuit. Cela donne une ambiance si incroyable, d‘apaisement et de communion. Nous souffrons, sommes satisfait et nous nous transcendons ensemble. Le mois se fini en compagnie de ma mère qui nous a rejoint pour l’occasion et nous revoilà repartie pour une nouvelle année, a construire notre future. Philippe a fini par trouver un vrai travail dans son domaine et moi j’ai intégré un groupe d’artistes dans un lieu underground de la ville.

 

C’est le mois d’aout, nos amis et notre famille viennent nous rendre visite et après des mois sans eux, c’est un plaisir de les revoir. Je sens le manque de mouvement. J’ai des envies d’évasion. Mais pas envie de rentrer en France.

Au bout de 3 mois d’affiler ici, Paris m’avait manqué, surtout notre mode de vie, nos habitudes, la ville, mais pas les parisiens, pas la France. Là c’est autre chose. J’ai envie de reprendre la route, mais impossible. Nous avons des priorités et entre autre faire entrer de l’argent.

Voila un an que nous sommes la. Il nous aura fallu un an pour prendre nos repères, nous installer et trouver du travail.

 

Nous voila à la fin du récit de notre installation. Comme je l'ai cité plus haut, la "Hijra des meunier" évolue en "Muslim On The Road". Nous consacrerons un onglet pour ceux qui souhaitent faire une hijra ou expatriation, avec témoignages/interviews/conseils. Nous y incorporeront quelques articles ici postés. Nous enverrons à tous ceux qui sont inscris à la news letter, le nouveau lien.

Nous espérons, pour tous ceux qui nous ont suivis, vous avoir apportez à travers notre témoignage, des infos, de l'espoir, un moteur ou juste un échange fraternel. 

 

Merci à vous, merci pour votre soutien, vos encouragements, merci pour vos invocations, votre fraternité. Cet aventure n'aurait pas été possible sans nos amis et familles qui nous ont également soutenus et parfois aidés, en nous faisant rencontrer d'autres personnes, en nous secourant dans certaines situations difficiles.

Merci à ma mère avant tout, Naziha, la Famille Belalia, Imen (la famille Alaoui), Warda, Aoutef, Achrafe, Fairouze et Sabrina Merazga, la famille Maat, Charles Ingalls, Hakima, Les Amzil, et tous ceux qui nous ont hébergés, accueillis chez eux. Merci à vous tous, qu'Allah vous récompense.

Nous ne disparaitrons pas, nous continuerons à vous donnez de temps en temps de nos nouvelles (à travers Muslim on the road) chaque année, pour que vous puissiez voir ou nous en sommes.

 

On vous souhaite plein de bonheur, de paix, de santé. Qu'Allah nous facilite et nous pardonne nos fautes, ici et dans l'haut delà. 

Salem chère communauté.

 

 



14/10/2015
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